Tombe 4 : Basset – Revêt : Enquête

BASSET – REVÊT : L’ENQUÊTE

Arrivé derrière l’église, le regard se pose sur trois tombes identiques : Très sobres, elles intriguent : quel est le lien entre la tombe d’André Basset et celles de Lucien et Paul Revêt au-delà de leur similitude esthétique ? La réponse : Louise Marie Aglaé Robert.

La tombe la plus à droite est celle d’André Basset, né André Raymond Basset. Son importance dans la région est d’ailleurs mentionnée sur sa pierre tombale : « Vice-président du tribunal civil du Havre. Chevalier de la Légion d’Honneur ». Pour les anciennes générations, la qualité d’un individu se juge souvent par sa profession, il n’est donc pas rare de voir la profession du défunt précisée. Ici, il est question d’un homme de loi, exerçant dans une grande ville, le prestige social résultant de son métier est trop important pour ne pas être mentionné.

André Raymond Bertrand Basset, né à Grenoble (Isère) le 29 Octobre 1897, Vice-président du tribunal civil du Havre, chevalier de la Légion d’Honneur, officier d’académie, fils de Antoine Marie Lucien Basset et de Emma Anna Louise Lucazeau, veuf en premières noces de Denise Marguerite Lucienne Leblanc et époux en secondes noces de Louise Marie Aglaée Robert[1]. Il décède le 28 Novembre 1954 à Gruchet-le-Valasse[2].

Tombe d’André Raymond Bertrand Basset

Selon l’acte de concession de Monsieur André Basset, c’est son épouse qui en fait l’acquisition afin d’inhumer son second époux. Elle serait inhumée « en superposition du corps de son mari »[3].  Elle est née le 8 février 1889 à Grandcamp (Seine-Maritime). Elle décède le 14 janvier 1974[4] à Gruchet-le-Valasse en son domicile rue de la Geôle.

Louise Marie Aglaé Robert[5] est la seconde épouse d’André Basset, mais il est lui-même son deuxième époux. Le 20 juin 1911, elle épouse Georges Lucien Revêt.

Né Georges Lucien Revêt le 19 juillet 1880 à Bolbec, fils de Gustave Paul Revêt et de Eugénie Emélie Barbet. Il est sous-directeur de filature, dans l’une des usines des Fauquet Lemaitre. L’Adjudant Georges Lucien Revêt du 129e régiment d’Infanterie décède le 5 juin 1915 à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais) des suites de ses blessures[6]. Son décès sera transcrit en date du 13 septembre 1915 dans l’état-civil de la ville de Bolbec. Il n’est pas inhumé dans le carré militaire du cimetière. Sa tombe est agrémentée de symboles, comme la Croix de guerre et de la mention : « Mort pour la France ». L’agent d’état-civil précise que le soldat laisse une épouse et un enfant en bas âge. La croix de guerre est une distinction militaire créée en 1915 afin de récompenser certains soldats qui ont fait preuve d’un « courage exceptionnel ».

Tombe de Lucien REVÊT

L’orphelin en question n’est autre que Paul Revêt, enterré juste à côté du père qu’il n’a pratiquement pas connu. La tombe de Paul Revêt mentionne qu’il était un homme de lois «attaché au parquet du Havre ». Paul Louis Lucien Revêt est né le 13 juin 1913 à Bolbec, au domicile de ses parents[7].

Tombe de Paul REVÊT

Il est décédé à Gruchet-le-Valasse, le 19 avril 1936, rue de la Geôle, après un chute dans la forêt alors qu’il est avocat stagiaire, domicilié au 48 rue Paul Doumer au Havre[8]. Une stèle commémorative fut placée à l’endroit de l’accident.

Stèle commémorative dans la forêt.

[1] Archives communales de Gruchet-le-Valasse, Registres d’état-civil, année 1854, acte n°100.

[2] idem.

[3] Acte de concession.

[4] Archives communales de Gruchet-le-Valasse, Registre d’état civil, année 1974, acte n°15.

[5] Archives communales de Gruchet-le-Valasse, Registre d’état civil, année 1911, acte n°38.

[6] Archives communales de Bolbec, Registre d’état civil, Registre de décès, année 1915, acte n°244.

[7] Archives communales de Bolbec, Registre d’état civil, Registre de naissances, année 1913, acte n°136.

[8] Archives communales de Gruchet-le-Valasse, Registre d’état civil, année 1936, acte n°25.

Anaïs SANSON avec la participation d’Alain AVENEL, Historien.