Tombe 8 : Chapelle funéraire Famille Levaltier

CHAPELLE FUNÉRAIRE FAMILLE LEVALTIER

La « chapelle funéraire » est, comme son nom l’indique, un monument funéraire dont la forme rappelle celle des monuments religieux. Les caractéristiques architecturales des chapelles funéraires résident en quelques points : elles sont composées de trois murs et possèdent souvent un autel qui permet de rendre hommage aux défunts.

Le XIXe siècle voit apparaître des caveaux destinés à montrer l’aisance de la famille qui y repose. L’ornement funéraire est donc aussi un moyen de témoigner d’une certaine aisance sociale.

La chapelle de la famille Levaltier, aux allures de petit temple antique, se dresse juste à côté du monument de Jacques-François Begouën. Fermée par une porte en fer forgé, elle est la dernière demeure de Marie-Louise Levaltier (veuve Roussel), d’Emélie Nina Levaltier, et d’Ursin Loisel, signalée par des plaques sur le mur de gauche. On remarque cependant qu’une des plaques est tombée et est à présent sur l’autel.

Chapelle funéraire Levaltier

La famille Levaltier est, comme on peut se le figurer en observant la chapelle, une famille très aisée de la commune.

Si on en croit la concession, elle est achetée par Mademoiselle Emélie Nina Levaltier, qui exerce la profession de mercière à Gruchet-le-Valasse. C’est une concession à perpétuité. Elle accueille les sépultures de « Marie-Louise Levaltier, veuve Roussel, sa sœur », déjà décédée qui sera « exhumée » afin d’être enterrée dans le nouveau caveau de famille. Ensuite, y sera enterrée Mme « Pauline Clémence Loisel ». La chapelle accueille également Emélie Nina Levaltier, celle qui achète la concession.

Cependant, si on regarde les plaques à l’intérieur de la chapelle funéraire de la famille, on remarque qu’elles sont au nombre de trois accrochées au mur et la trace d’une quatrième. La dernière plaque fut disposée sur l’autel après sa découverte sur le sol de la chapelle. Il y a donc au minimum quatre défunts inhumés dans cette sépulture familiale contrairement aux trois annoncés par l’acte de concession.

Jean-Baptiste Augustin Levaltier, né le 13 janvier 1782[1] à Gruchet-le-Valasse, est cultivateur et/ou fabriquant (en fonction de l’acte d’état-civil consulté). Il décède à Gruchet-le-Valasse le 29 mars 1849[2]. On ignore s’il est enterré dans la chapelle. Il épouse le 20 avril 1807[3], à Bolbec, Marie Adélaïde Cailleu, née le 2 mai 1783 à Mirville[4]. Elle décède le 3 janvier 1822 à Gruchet-le-Valasse.[5] Marie Adélaïde Cailleu est inhumée dans la chapelle funéraire comme en témoigne la plaque à son nom sur l’autel.

Elle est déjà fille-mère d’une petite fille Mélanie Virginie Cailleu née le 3 frimaire de l’An XIII (25 novembre 1804) de « père inconnu »[6]. Pourtant, Mélanie Virginie Cailleu, devient Levaltier sur l’acte de naissance de sa fille Marguerite Euphénice Levaltier[7], alors qu’elle n’est âgée que de 17 ans et non mariée. Marguerite Euphénice Levaltier est née de père inconnu le 28 Mai 1822, à Bolbec[8].

Marie Adélaïde Cailleu et Jean-Baptiste Augustin Levaltier ont une fille, Marie-Louise Levaltier. Elle est née le 19 avril 1811 à Gruchet-le-Valasse[9]. Elle épouse le 30 juillet 1839 Jean-François Roussel, imprimeur en indienne, âgé de 28 ans[10]. Elle exerce la profession de bobineuse. Elle décède le 23 mars 1889, à Gruchet-le-Valasse, en son domicile « route départementale »[11]. Elle est inhumée aux côtés de sa sœur dans la chapelle Levaltier.

En 1822 Marie Adélaïde Cailleu donne naissance à Emélie Nina Levaltier, le 9 octobre[12]. Elle décède le 15 décembre 1902[13], à Gruchet le Valasse, route de Lillebonne, sans profession et célibataire à l’âge de 80 ans.  Elle est enterrée dans la chapelle Levaltier du cimetière communal dont elle est la propriétaire.

La dernière plaque commémorative au mur indique le nom de Ursin Loisel. Il est l’époux de Noémise Apolline Levaltier, fille de Jean-Baptiste Levaltier et de Marie Adélaïde Cailleu. Elle est née à Gruchet-le-Valasse le 20 avril 1817[14]. Son mariage avec Irénée Ursin Loisel a eu lieu le 9 novembre 1841 à Gruchet-le-Valasse[15]. Il ne figure pas dans le document de la concession probablement parce qu’il décède après Emélie Nina Levaltier. Si l’acte de succession a été respecté, son épouse Noémise Apolline Levaltier, désignée comme « Pauline Clémence Loisel », repose à ses côtés.

[1] Archives communale de Gruchet-le-Valasse

[2] Archives communale de Gruchet-le-Valasse, Table décennale 1792-1883.

[3] Archives municipales de Bolbec, Registres d’Etat-civil, année 1807, pas de numérotation des actes.

[4] Idem.

[5] Archives communale de Gruchet-le-Valasse, Table décennale 1792-1883.

[6] Archives municipales de Bolbec, Registres d’Etat-civil, année 1804.

[7] Archives municipales de Bolbec, Registres d’Etat-civil, année 1822.

[8] Archives municipales de Bolbec, Registres d’Etat-civil, année 1822, acte n°45.

[9] Archives municipales de Gruchet-le-Valasse, Registre état civil, acte n°16.

[10] Archives municipales de Gruchet-le-Valasse, Registre état civil, acte n°53

[11] Archives municipales de Gruchet-le-Valasse, Registre état civil 1835-1839, année 1839, acte n°31.

[12] Archives municipales de Gruchet-le-Valasse, Registre état civil, acte n°80.

[13] Archives municipales de Gruchet-le-Valasse, Registre état civil, acte n°94.

[14] Archives municipales de Gruchet-le-Valasse, Table décennales, 1792-1883.

[15] Archives municipales de Gruchet-le-Valasse, Registre état civil 1840-1844, année 1841, acte n°66.

Anaïs SANSON avec la participation d’Alain AVENEL, Historien.