Tombe 7 : Monument Begouën

MONUMENT BEGOUËN

L’une des tombes les plus remarquables et intrigantes du cimetière de Gruchet-le-Valasse est celle du comte Begouën.

À l’origine, il est élevé à la mémoire de Jacques-François Begouën qui serait né à Saint-Domingue le 29 décembre 1743, et titré comte de Begouën-Demeaux. Il est le fils de Claude Guillaume Vincent Begouën et de Marie Françoise Berger.

Jacques-François Begouën était un riche armateur et négociant havrais. Sa réussite professionnelle le conduit à entreprendre une carrière politique. En mars 1789, il est élu député aux Etats généraux pour le Tiers Etat. « À l’Assemblée devenue nationale, il défend avec acharnement le maintien de l’esclavage dans les colonies ».

Figure importante de la commune de Gruchet-le-Valasse notamment « parce qu’il s’était porté acquéreur des bâtiments de l’Ancienne abbaye du Valasse, déclarée Bien National à l’époque de la Révolution ». Il reprend en 1796 la présidence du tribunal de commerce du Havre.

Sous l’Empire, il devient Conseiller d’Etat et Napoléon le fait comte de l’Empire.

Jacques-François Begouën est mort en son château du Valasse le 17 octobre 1831. Par la suite, en raison de finances chaotiques, ses héritiers vendront le château.

Son décès est déclaré par deux de ses fils André Begouën-Demeaux ancien négociant, âgé de cinquante-quatre ans, demeurant à Le Havre et Paul Begouën receveur particulier des finances de l’arrondissement de Lisieux, âgé de 40 ans, demeurant à Lisieux[1].

Ce monument de style Premier Empire, qui à l’origine culminait à 2,20 m, fut conçu en 1800 par Pierre Adrien Pâris. Il ornait alors le domaine d’Ingouville du château de la famille Begouën. Erigé par Catherine Foüache, née Begouën, dit Begouën de Meaux, la tante de Jacques-François Begouën pour le remercier d’avoir dirigé la compagnie d’armateurs fondée par son mari.

Sur la colonne en 1800, est gravé : « À Jacques François Begouën son neveu et Jeanne Mahieu son épouse. Catherine Foäche-Begouën-Demeaux consacre ce monument de sa tendresse ». Sur la face nord en 1831 on ajoute : ” A été consacré au deuil ce monument élevé en des jours plus heureux “.

Plus tôt cette année 1831, Jacques François Begouën meurt à Gruchet-le-Valasse. Le monument d’Ingouville est donc déplacé jusqu’au cimetière de la commune et change alors de fonction, il est à présent un monument funéraire.

Le monument marque donc l’emplacement de la dernière demeure de Jacques-François Begouën mais aussi celle de son épouse Jeanne Mahieu, décédée le 28 août 1831. Avec le couple, repose Flore Begouën (vers 1816-vers 1833), fille de André Begouën Demeaux petit-fille de Jeanne et Jacques-François Begouën.

Monument Begouën d’origine

[1] Archives communales de Gruchet-le-Valasse, Registre d’état-civil.

Anaïs SANSON avec la participation d’Alain AVENEL, Historien.